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Alain Guy Clément
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Monographies
Les chemins qui ne mènent nul part
Cet ouvrage de 127 pages,réalisé par Sylvio Brianti et Giorgio Seveso a été publié en 2013 par EDICITE avec le double titre
en français "Les chemins qui ne mènent nulle part", en italien "Le strade che non portano da nessuna parte" .
Des textes de présentation bilingue, écrits par des critiques d'art italiens y ont analysé l'oeuvre du
peintre Alain Guy Clément illustrée dans la monographie par plus de 120 reproductions.
Textes d'introduction de la monographie écrits par Giorgio Seveso en version française et italienne.
Sur la route de l'intranquillité
Texte critique de Danielle Chevalier "Le temps irrévocable"
Texte critique de Maximo Gualtieri traduction française
"Pseudo-salon Pour Alain Guy Clément"
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LA POÉSIE D'UNE VIE
« Alain Guy Clément est un homme antique. Son regard veille sur la terre depuis un temps
immémorial, il est dans la lumière et enveloppe la matière et l'habitat humain d'un voile constant de
compassion. C'est un homme éclairé. Poète d'abord, peintre ensuite, pour toujours. Il a observé les
paysages de l'âme avec une impétuosité toujours compassionnelle. Il a interpellé la nature, les bois, les
feuillages, les eaux, les labyrinthes. Il a peint le regard humide d'un chien abandonné dans l'obscurité
d'une nature toute puissante, envahissante et menaçante. Sa palette, son pinceau sauvage et
centrifuge, son courage pour regarder de l'intérieur la nature et les hommes font de Clément un maître
quant à ses résultats picturaux. C'est un homme solitaire, qui tous nous rassemble dans son propre
langage. »
Ce texte, beau et puissant, est de Filippo Abbiati, un journaliste italien qui le connaît bien. Et en effet
il n’y a pas de meilleure introduction aux qualités spécifiques de Clément en tant que peintre, sinon celle
d'explorer l'homme Clément, personnage absolument particulier qui en lui-même résume les bornes
larges et passionnés d'un lyrisme absolu.
Dans la peinture narrative d'aujourd'hui (celle issue de la culture française où il est né et s'est formé,
celle italienne qu'il a longtemps côtoyée et fréquente encore aujourd'hui, mais aussi celle essentiellement
européenne) Alain Guy Clément représente en effet une voix singulière et solide, celle d’une sorte de
robuste jardinier, à la fois tendre et halluciné: jardinier d'un Éden improbable, renfermé entre les limites
intemporelles d’inouïs naufrages, contraint à réitérer les métaphores les plus amples exactement comme
si chaque jour il revivait au creux de sa peinture et du secret de sa créativité les impulsions figurées d'un
Rimbaud ressuscité, en évoquant « ce que l'homme a cru voir, entre cieux crevant en éclairs et les
ressacs, et les courants… »
En effet, au-delà de l'exploration de la limite signifiante des images comme dans ces vers du Bateau
ivre, Clément s'emploie à pénétrer les raisons de la peinture dans le profond de sa biographie
existentielle, explorant et transfigurant avec obsession et méthode les fragments de son quotidien dans
l'alchimie la plus intime de son histoire intérieure, à la recherche de son sens le plus profond et secret.
Étant poète avant tout, il est donc peintre complet, tête et coeur d’une qualité souverainement
lyrique, sachant transformer la peinture en instrument de stupéfaction capable de pénétrer tel un
bistouri entre les plis d'une conscience sensible et éclairée, et en y saisir les raisons les plus profondes et
les plus vulnérables de l'homme.
C’est là, stylistiquement, la donnée identitaire fondamentale de son art. Ses tableaux sont peuplés
d’arbres-personnages hiératiques, qui dominent la toile tels des monuments érigés à la nature, et sont
habités de bêtes et de corps humains naufragés au sein de flots tourmentés, archaïques comme les graffiti
de Lascaux ou d'Altamira mais ahurissants de modernité comme pour un Klee retrouvé à la présence
d’anges et de rats, de gouffres et de tsunami, de ciels orageux et îles désolées, sur la trace de chemins qui
ne mènent nulle part… Un air solennel de lamentation évoque presque l'épuisement de la peinture, frôle
la limite de sa capacité narrative.
De même que Chagall ou Klee, Clément n'éprouve ni crainte ni timidité en arborant le thème de la
vie (et de la conscience que nous en avons) en modalité fantastique et expressionniste, onirique et
largement lyrique, le transposant en direction d’une transfiguration très personnelle où, à l’intérieur du
royaume délimité et auto-suffisant qu'est le tableau, il rêve de la béatitude et du désespoir, de l'angoisse
et de l'espérance amoureuse.
Il y a quelques années, Chagall écrivait : « Ouvrant les yeux pour la première fois je rencontrai le
monde: le hameau et le logis, la terre et l'eau se fixèrent en moi pour toujours. En suite, je rencontrai la
vie. Celle-ci traversa mon coeur et s'installa sur mes toiles… »
Sur les toiles d'Alain Guy Clément, tout est de nature aussi discrétionnaire et fantastique, il n'y a rien
de descriptif, de réaliste ni d'instructif, de même qu'il n'y a rien d'exclusivement formel ni de seulement
artistique. Parce-que, comme il advient pour les icônes paysannes, pour les légendes, pour les images
retrouvées dans les grottes préhistoriques, tout est narration et évocation de vie concrète, de sentiment
ancré à la vérité de la terre et de la pensée.
La poésie de Clément fait corps avec l'émotion, avec l'empathie préoccupée et urgente des rapports
humains. Le coeur de Clément est innocent, son âme candide et troublée. Son art repose sur l’instinct du
fabuleux et sur le sens du dramatique qui définissent sa nature. C'est dans les fables, justement, que
surviennent les événements les plus étranges: les hommes deviennent minuscules comme des insectes
infimes ou bien s'allongent en fantômes effilés, les rats s’envolent comme des anges, les feuillages des
arbres se condensent en nuages de tempête, la mer s'engloutit dans le ciel, la fiction et la dilatation
deviennent réalité...
Mais la substance de son inspiration n'est ni intellectuelle ni littéraire. Comment pourrait-il en être
autrement ? Ses tableaux reflètent le sentiment d'une urgence palpitante, irrépressible.
Le dessin infantilisé et élémentaire, les déformations tremblantes et exaspérées, les couleurs
jaillissantes, tout semble répondre à un monde qui s’est libéré du péché originel. Les fruits du mal sont
tombés à jamais de ses arbres. Mais partout domine une atmosphère de douleur, toute une dramaturgie
qui se dissout dans l'enchevêtrement des signes, dans le pathos de la pitié, dans l'ardeur intérieure.
Observons bien ces toiles, lisons-les comme on peut lire des lettres, des télégrammes ou des
photocopies qui nous parviennent de très loin. Elles apparaissent comme des témoignages interrogatifs,
des allusions prévoyantes, des récits à voix basse qui nous questionnent, qui nous réclament d'intervenir
ou, pour le moins, nous invitent à une prise de position, à un geste de partage.
Encore la poétique de Rimbaud qui revient: « Le poète se fait voyant par un long, immense et
raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie; il cherche luimême,
il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a
besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand
criminel, le grand maudit, – et le suprême savant ! »
Car Alain Guy Clément peint avec impulsion, tendresse et inquiétude, sans se préoccuper ni des
tendances artistiques ni des modes qui aujourd'hui dominent l’art contemporain et les collectionneurs. Il
est obsédé – je dirais bien « savamment » obsédé – par ses images, dans lesquelles il reverse intimement
ses passions, ses invectives, ses présages de désintégration. Et par là même, il parle pour nous tous.
C'est pour cela qu'un crépitement « babélique » domine ses toiles, dans la superposition simultanée
des langages et des tissus picturaux acides et nerveux, traversés d'un expressionnisme tressé de couleurs
et signes accidentés, brisés, denses de vibrations saccadées qui brûlent comme une fièvre frénétique,
parfois excitée, parfois livide et immobile ou encore aveuglante et tremblante, troublée de crainte et de
moisissures. Un crépitement qui acquiert une sonorité éloquente, une valeur textuelle totalement
emblématique.
En ceci, Clément parcourt évidemment un des chemins les plus incertains et laborieux, les plus
évanescents et précaires de la peinture d'aujourd'hui, se situant au niveau d’un dépaysement total, d’une
transfiguration radicale, d’une dérive profonde de l'imaginaire (au-delà du récit raconté, au-delà d’un
possible surréalisme mais aussi d’un symbolisme reconnaissable ou directement tangible) donnant voix à
l'inaudible, donnant couleurs à l'invisible, bouleversant et perturbant air, terre et eaux définitivement
marqués par le sceau des sentiments humains.
C'est dans cette vision qu’il parvient à une candeur et une pureté – une grâce douloureuse, dirais-je –
de formidable intensité lyrique.
Tous ces motifs, toutes ces intuitions entrelacées et fulgurantes conduisent le peintre Clément vers
un esthétisme raffiné, qui l'entraîne vers une vérité humaine pénétrante, exaspérée, minutieusement
explorée, représentant les choses et la vie dans leur puissance élémentaire. Il y a quelque chose du
cosmique primordial des expressionnistes historiques dans ce qu'il recherche, à savoir le sens de la
grandeur de l'homme planté dans la terre comme un arbre millénaire; le sens de l'homme confronté à
l'immensité et au souffle puissant des horizons, dans la complexe liturgie des saisons, où vie et mort
s’alternent à un rythme incessant voué à un éternel retour.
En fait, j’ai déjà rappelé Klee et Chagall mais aussi il existe ici un lien avec Ensor, celui-même qui a
peint la mer tumultueuse ou « Le rameur ». Et peut-être, en plus, on pourrait deviner sur le fond,
derrière les matières terreuses des couleurs, sur une palette parfois sombre et rauque, le sentiment
tragique du premier Van Gogh, le pessimisme robuste et physique d'un Permeke qui se serait aujourd'hui
défait et dilué dans le fondamental des sentiments, dans la spontanéité de l'existentialisme...
Que peut-on encore ajouter au sujet de cette peinture qui possède une telle force de suggestion, une
telle qualité d'histoire et d'actualité ?
Je peux affirmer que Alain Guy Clément s'est peint lui même avec brutalité et sans compassion,
trouvant dans son miroir non seulement son visage mais aussi le visage de chacun d'entre nous. Et
j'ajoute que de ses images s'élève une invocation d'une douceur incroyablement mélancolique et d’une
formidable appréhension. Dans la splendeur désordonnée d'une tendre, inquiète et durable poésie d'une
vie.
Giorgio Seveso
LA POESIA DI UNA VITA
« Alain Clément é un uomo antico. Il suo occhio vive sulla terra da tempo immemorabile. Il suo
sguardo é dentro la luce e avvolge la materia e l’habitat dell’uomo con una costante velatura di pietà. È
un uomo sapiente. Poeta prima, pittore poi, per sempre. Ha guardato nei paesaggi dell’anima con
furore e gentilezza. Ha indagato la natura, i boschi, le foglie, i labirinti. Ha ritratto l’umidità di uno
sguardo di cane abbandonato nel buio di una natura avvolgente, minacciosa e potente. Il suo colore, la
sua pennellata selvaggia e centrifuga, il coraggio di guardare alle cose e all’uomo dal di dentro fanno
di Clément un maestro dagli esiti pittorici altissimi. Un uomo solitario che ci raccoglie tutti dentro il
suo segno. »
Queste parole, bellissime e intense, le ha scritte Filippo Abbiati, un giornalista italiano che lo conosce
bene, e non c’è modo migliore per introdurre la speciale qualità di Clément pittore che quella, appunto,
di parlare di Clément uomo, persona particolare e davvero speciale, che in sé riassume gli estremi dilatati
e appassionati di un lirismo assoluto.
Nella pittura figurativa di oggi (francese, dove è nato e si è formato, italiana, dove ha vissuto e ogni
tanto torna, ma soprattutto europea) egli è davvero una voce singolare e robusta, una sorta di sanguigno,
tenero, allucinato giardiniere di un improbabile Eden chiuso tra confini senza tempo e naufragi inauditi,
sospeso ad una sorta di coazione a ripetere le più larghe metafore, proprio come rivivesse nel segreto
della sua creatività gli impulsi figurali di un rinato Rimbaud, e dipingesse quotidianamente « ce que
l'homme a cru voir, entre cieux crevant en éclairs et les ressacs, et les courants… »
Perché, oltre ad esplorare il limite significante delle immagini come per le parole e i versi del Bateau
ivre, Clément scende a cercare le ragioni della pittura nel profondo della sua biografia esistenziale,
esplorando e trasfigurando ossessivamente, metodicamente, brani e motivi del suo quotidiano,
nell’alchimia più intima della sua storia interiore, alla ricerca del senso più intrinseco e più segreto.
È insomma un pittore completo in quanto è soprattutto poeta, con testa e cuore sovranamente lirici,
che della pittura ha saputo fare strumento di stupefacente penetrazione tra le pieghe di una coscienza
sensibile e nitida, affilata come un bisturi ad affondare nelle ragioni più profonde e vulnerabili
dell’uomo.
È il dato stilistico e identitario fondamentale della sua arte. Le sue tele sono popolate da personaggialbero
incombenti e ieratici come monumenti crepitanti elevati alla natura, da cani e nuotatori
naufraganti tra onde febbrili, arcaici come graffiti di Lascaux o di Altamira e insieme impressionanti di
modernità allucinata come per un Klee ritrovato. E poi angeli e topi, gorghi e tzunami, cieli di tempesta e
isole desolate, sulle tracce d’un cammino che non porta da nessuna parte… Con un tono solenne di
lamentazione, sin quasi alla fine della pittura, all’esaurimento estenuato della sua capacità di narrare.
Come Chagall, come Klee, anche Clément non ha timore né vergogna di sentire il tema della vita (e
della coscienza che ne abbiamo) in maniera fantastica, espressionisticamente onirica, liricamente
dilatata, trasportando questo tema in un personalissimo mondo di trasfigurazioni: in questo regno
autosufficiente delimitato dal telaio del quadro egli sogna la felicità e la disperazione, l’angoscia e
l’amorosa speranza.
Anni fa Chagall scriveva : « Aprendo gli occhi per la prima volta incontrai il mondo: la città e la
casa, la terra e l’acqua si fissarono in me per sempre. Dopo, incontrai la vita. Ella attraversò il mio
cuore e si assise nelle mie tele... »
In queste sue tele, dunque, anche per lui tutto è di natura arbitraria e fantasiosa, non vi è nulla di
descrittivo, di realistico o di didascalico, così come non vi è nulla di esclusivamente formale, di soltanto
artistico. Perché, come accade per le icone contadine, come succede nelle leggende, come diventa vero
sulle pareti delle grotte preistoriche, tutto è narrazione, è evocazione di vita concreta, è sentimento
ancorato alla verità della terra e del pensiero.
La poetica di Clément è dunque infitta nell’emozione, nella preoccupata, assorta, urgente empatia dei
rapporti umani. Il cuore di Clément è innocente, la sua anima candida e assillata. La sua arte riposa
sull’istinto fiabesco e sul senso drammatico che definiscono la sua natura. È nelle fiabe, infatti, che
succedono le cose più strane: gli uomini diventano piccoli come insetti trascurabili o si allungano come
fantasmi filiformi, i topi volano come angeli, le chiome degli alberi si addensano come nuvole di
temporale, il mare affonda nel cielo, la finzione e la dilatazione diventano realtà…
Ma la sostanza della sua ispirazione non è intellettualistica, non è letteraria. Come potrebbe ? Nei
suoi quadri c’è solo sentimento urgente, palpitante, irrefrenabile.
Il disegno infantilizzato ed elementare, le deformazioni tremanti ed esasperate, i colori sorgivi ; tutto
sembra riflettere un mondo che s’è liberato dal peccato originale. Dagli alberi che dipinge sono caduti per
sempre i frutti del male. Ma ovunque domina un’atmosfera di dolore, una drammaticità che si stempera
nel groviglio dei segni, nel pathos della pietà, nell’ardore interiore.
Guardiamo bene queste sue tele, leggiamole come fossero lettere, come telegrammi o fotogrammi
che ci giungano da lontano. Sono come testimonianze interroganti, allusioni preveggenti, racconti a
bassa voce che ci chiedono qualcosa, che chiedono di intervenire. O, almeno, una presa di posizione, un
gesto di condivisione.
Di nuovo l’eco della poetica di Rimbaud: « Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné
dérèglement de tous les sens. En toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie , il cherche lui-même,
il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin
de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel,
le grand maudit, – et le suprême Savant ! »
Perché Clément dipinge d’impulso, con tenerezza e allarme, senza curarsi delle correnti artistiche,
delle mode che oggi dominano la pittura e i collezionisti. È ossessionato – direi « sapientemente »
ossessionato – dalle sue immagini, nelle quali riversa intimamente le sue passioni, le sue invettive, i suoi
presagi di disfacimento. E ciò facendo, parla per noi tutti. È per questo che un crepitio « babelico »
domina le sue tele, nella sovrapposizione simultanea dei termini linguistici di un tessuto pittorico acido e
nervoso, traversato dall’espressionismo alla transavanguardia, fatto di colori e segni accidentati, spezzati,
densi di vibrazioni crepitanti, appunto, che ardono come per una febbre, come per una smania talvolta
asciutta e talvolta eccitata, talvolta livida e immobile, altre volte abbagliata e tremante, inquieta di
allarmi e di muffe. Un crepitare che acquista una sonorità eloquente, un valore testuale assolutamente
emblematico.
In cui, con ogni evidenza, Clément percorre la via più dilatata e scabrosa, più evanescente e precaria
della pittura di oggi, che è rappresentata da uno spiazzamento totale, da una trasfigurazione radicale, da
una deriva profonda dell’immaginario (oltre il racconto raccontato, oltre ogni surrealismo ma anche oltre
ogni simbolismo riconoscibile o direttamente tangibile), dando voce all’inaudibile, dando colore
all’invisibile, scompaginando e rimescolando aria terra e acqua nel medesimo sigillo dei sentimenti
umani.
E in questa visione raggiungendo un candore e una purezza – una grazia dolorosa, direi – di
formidabile intensità lirica.
Tutti questi motivi, queste intuizioni intrecciate e ardenti, lo spingono verso un estetismo raffinato
che preme in direzione di una verità umana acutissima, esasperata, indagata fino in fondo, che
rappresenta le cose e la vita nella loro potenza elementare. C’è qualcosa del primordiale cosmico degli
espressionisti storici in ciò che egli cerca, il senso della grandezza dell’uomo che sta piantato nella terra
come un albero millenario ; il senso dell’uomo nella vastità, nel respiro potente degli orizzonti, nella
travagliata liturgia delle stagioni, in cui vita e morte si avvicendano con ritmo incessante e inarrestabile.
Ho già detto, infatti, di Klee e di Chagall, ma c’è anche qualcosa di Ensor qui, dell’Ensor che ha
dipinto il mare tumultuoso o « Il rematore ». E magari, di più, si indovinano sullo sfondo, dietro i grumi
terrosi di colore, dietro la tavolozza talvolta fosca e arrochita, il sentimento tragico del primo Van Gogh, il
pessimismo robusto, sanguigno di un Permeke oggi disfatto e diluito nella elementarità dei sentimenti,
nella spontaneità dell’esistenzialismo...
Cosa si può ancora aggiungere su questa pittura di così struggente suggestione, di così densa qualità
di storia e attualità ?
Posso dire che Clément ha dipinto se stesso con deformazioni brutali e senza compassioni, vedendo,
come in uno specchio, nel suo volto il volto di ognuno di noi. Ma anche che da queste immagini si leva
un’invocazione d’incredibile malinconica dolcezza, di inaudito allarme. Nel disordinato splendore di una
tenera, assorta, irrequieta, durevole poesia di una vita.
Giorgio Seveso
Version Italienne
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